La Marina nous offre un véritable havre de paix. L’entrée est entourée d’une végétation très dense. Près du portail, il y a une plante appelée arbre du voyageur, typiquement tropicale. Ses grandes feuilles sont réunies au sol en grandes coupes qui recueillent l’eau quand il pleut. La légende veut que le voyageur de passage puisse toujours y trouver de quoi s’abreuver.
Les bougainvilliers jettent leurs fleurs roses ou rouges jusqu’au sol. Après le portail, on passe sous deux arbres dont l’ombre est très dense si bien que le moindre coup de vent qui se faufile dessous offre une sensation de fraicheur. Au-delà de ce patio, il y a une charpente très haute pour laisser passer le vent et très large pour protéger de la pluie. On dirait une grande halle accueillante.
Cet endroit est une véritable Agora où tous les navigateurs en escale se retrouvent.
De nombreuses tables permettent de se retrouver autour d’un verre ou d’une carte pour discuter des routes passées ou à venir.
L’ambiance est chaleureuse et les amitiés se nouent rapidement. En effet les bateaux qui sont en escale ici, sont tous là pour un séjour plus ou moins prolongé mais toujours provisoire. Un peu comme à Mindelo au Cap Vert, tous les jours il y a des bateaux en partance vers le nord et la Guyane ou vers le sud et le Cap Horn ou l’Afrique du Sud. Les départs sont toujours un évènement. La veille au soir, est toujours l’occasion de sacrifier à l’apéritif local, la Caïpirinha pour s’échanger des coordonnées qui permettront de se donner des nouvelles. Celui qui largue les amarres ce matin, on va l’aider, lui faire de grandes gestes pour lui dire adieu. On le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse au détour du fleuve, on le suivra un jour ou deux sur notre GPS, puis sur les réseaux sociaux où certains sont des pros de la vidéo.
Le fond de la grande halle est fermé par un mur de bureaux destinés à la gestion du lieu. Devant, on peut se reposer sur des canapés un peu isolés les uns des autres pour consulter internet ou des livres qui ont été déposés là par les navigateurs repartis depuis longtemps. Des paravents en bois exotique donnent accès aux sanitaires.
Nicolas, notre hôte français d’origine propose tous les services possibles. Il est installé ici depuis des années et il connaît tous les us et coutumes brésiliens. Il a une liste impressionnante de contacts allant du taxi au technicien, paraît-il, le plus pointu du coin dans la mesure de la possibilité de l’endroit. Il concocte tous les jours des petits plats locaux, excellents et variés. C’est un pur bonheur de pouvoir manger des légumes frais après les jours de boîtes de conserve qui était notre seule alimentation à la fin de la transat.
Dans le jardin attenant, nous avons accès à une petite piscine où l’eau doit être à 30°. On pourrait oublier qu’on est au bout du monde et se laisser porter par la nonchalance de l’endroit.
Après quelques jours de repos, nous irons visiter les villes alentour.
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