Anapa, un voilier nommé désir – épisode 4

Partis depuis 4 jours, nous avons parcouru 480 MN, 2 méridiens, 4 parallèles. Le premier jours, avec 130MN en 24h, nous avons fait beaucoup de chemin. C’est même un record pour Anapa. Aujourd’hui, 31 décembre, la moyenne a un peu chuté mais nous ne sommes pas très déçus car 4 jours avec des creux de 2m en permanence nous ont un peu fatigués. 
Nos organismes commencent à s’habituer au rythme des quarts de 3 heures même si le sommeil est un peu en pointillé, surtout avec de grosses vagues qui font rouler le bateau. On a l’impression que dormir relève un peu de la varappe, à moins de pouvoir se caler dans le creux d’une couchette. Heureusement, la gîte est toujours sur le même côté. Estomac sensible s’abstenir ! 

À l’aube du 31 décembre, nous descendons lentement vers l’été. Les nuits se font plus douces, les journées plus chaudes. Le vent a un peu faibli et le bateau ralenti. La mer est calme. Toujours seuls sur l’océan!

Les ciels de nuit sont incroyables. Il n’y a pas de lumière sur le bateau et pas de lune dans le ciel. Les étoiles n’en sont que plus nombreuses et brillantes. Il y a certainement peu d’endroits au monde où l’on peut les voir si nombreuses et si brillantes. La plus petite et la plus éloignée d’entre elles est perceptible. En mer, la nuit n’est pas noire, même sans lune. Le paysage de nuit laisse à voir de nombreuse nuances de noir. 

1er janvier 2025. Bonne année à tous. Notre réveillon a été très terrien. Foie gras maison, magret séché. Porto pour accompagner ce festin. Pas de poisson. Francis a cessé de pécher. Dans les eaux tropicales, les poissons peuvent être atteints de la ciguatera. Maladie transmissible à l’homme qui occasionne des troubles neurologiques. Je n’ose pas imaginer la situation si nous étions malades tous les trois.